Avant la transformation radicale de la place Jean-Jaurès et l’arrivée du Covid, le Traquenard vivait au rythme des apéros serrés, littéralement. Le bar n’avait pas de terrasse, et les clients s’y pressaient, accoudés au comptoir ou débordant sur le minuscule trottoir. C’était l’époque où l’on partageait sa bière comme on partageait un moment de vie, sans distance et sans prudence, dans un joyeux capharnaüm. Le nom du lieu prenait tout son sens : on y entrait pour un verre, et on y restait des heures, piégé par la convivialité ambiante. Oui, c’était un vrai traquenard.
Aujourd’hui, si le chaleureux intérieur d’autrefois a cédé sa place à une configuration plus aérée et plus conforme aux nouvelles normes, l’âme du Traquenard n’a pas complètement disparu. Il fait désormais partie de ce corridor festif de la Plaine, aux côtés de l’Intermédiaire, du Bar de la Plaine ou encore du jeune Papamousse. Et même si certains nostalgiques diront que “c’était mieux avant”, le lieu a su s’adapter sans renier totalement son esprit d’origine.
Une ambiance de quartier, brute et vivante

Le Traquenard reste fidèle à son ADN : un bar de quartier sans prétention, populaire et accueillant, où se croisent anciens, jeunes du coin, étudiants, fêtards et touristes curieux. On y retrouve ce mélange unique qui fait le charme de la Plaine : une ambiance vivante, parfois un peu brute, mais toujours authentique. Le va-et-vient entre les terrasses voisines crée une sorte de grande agora à ciel ouvert, où les discussions s’entrecroisent, les rires fusent, et les verres tintent à toute heure de la journée.
Ancien repère des milieux militants et antifascistes, le bar a longtemps été un lieu d’engagement discret mais réel. Aujourd’hui, c’est surtout un point de rendez-vous pour une jeunesse marseillaise bigarrée, qui vient y boire un coup en toute simplicité. Et même si l’ambiance a évolué, la mixité sociale et l’esprit d’ouverture restent palpables.
Musique, ambiance et terrasse animée
Avant la crise sanitaire, des DJs faisaient parfois vibrer les murs du Traquenard, avec des sets allant du reggae au rocksteady, en passant par la soul, le rock’n’roll ou encore le funk. Même si ces soirées sont désormais plus rares, la proximité avec l’Intermédiaire, salle de concert mythique du quartier, permet de profiter régulièrement de lives et de DJ sets diffusés en plein air. Pour ne rien manquer, jetez un œil à leur page Facebook – la programmation y est toujours bien fournie.
La grande nouveauté ? La terrasse. Depuis le réaménagement de la Plaine, le Traquenard dispose enfin d’un espace extérieur digne de ce nom. Bien exposée, animée en après-midi comme en soirée, elle est devenue un spot apprécié autant pour un café au soleil que pour une bière fraîche à la nuit tombée. C’est l’endroit parfait pour observer la vie du quartier, discuter avec des inconnus, ou simplement prendre le temps.
Vous pouvez consultez le Facebook de l’intermédiaire pour vous rencarder sur les concerts.
Des prix doux, un service sans chichi
Au Traquenard, les prix restent accessibles, et le service conserve ce côté chaleureux et franc propre à Marseille. Pas de blabla superflu, mais une vraie gentillesse. On y sert les bières classiques du coin, quelques vins honnêtes, et parfois une petite sélection de spiritueux qui font le job. On vient ici pour l’ambiance, pour l’instant partagé, pas pour une carte à rallonge.
En bref : un repère vivant, malgré les changements
Le Traquenard d’aujourd’hui n’est plus tout à fait celui d’hier, mais il n’a pas perdu ce qui faisait sa force : une ambiance populaire, une âme bien ancrée dans le quartier, et une vraie envie de rassembler. C’est un de ces lieux typiquement marseillais, à la frontière entre la fête improvisée et le rendez-vous rituel.
Que vous soyez du coin ou de passage, en solo ou avec une bande de potes, il y aura toujours une chaise pour vous au Traquenard. Et peut-être, si vous n’y prenez pas garde, vous aussi vous tomberez dans le piège.